Pour les républicains, l'action politique, c'est d'abord un programme

Publié le par Eddie AIT

Le Parti Radical de Gauche, pour qui l'action politique républicaine doit d'abord reposer sur un programme, propose au débat les dix priorités suivantes :

1/ La réforme des institutions. Le PRG tient à ce que soit engagée une réforme des institutions, visant notamment à l'indispensable limitation des pouvoirs de l'exécutif et à la restitution au Parlement de sa pleine compétence.

2/ La conception de l'économie. Pour le PRG, la gauche française doit enfin entrer dans la modernité et concevoir, avec la claire renonciation au dirigisme et au collectivisme, un modèle de développement économique et de progrès social fondé sur l'entreprise.

3/ Simultanément, le déploiement d'une économie associant les valeurs d'initiative individuelle, d'humanisme et de solidarité, doit se traduire par un projet de modernisation sociale de la grande entreprise. Celle-ci doit être conçue comme une communauté d'acteurs, dont les droits doivent recevoir une égale consécration, par des mesures tendant à une association des salariés à la gouvernance de l'entreprise ("la gouvernance partagée"), et à une répartition objective et équitable de ses produits entre salariés et actionnaires.
Le soutien à l'initiative individuelle doit être parallèlement encouragé par l'adoption d'un programme de développement de la petite entreprise.
Le soutien à l'économie sociale doit se traduire par l'adoption d'un code de l'économie sociale.

4/ S'agissant de l'orientation générale des politiques économiques, le PRG tient pour indispensable le maintien d'un objectif ambitieux de croissance économique, vecteur essentiel du progrès social interne et du rattrapage économique des pays en retard de développement. Le PRG s'oppose à toute idée de croissance zéro ou de décroissance, comme à tout projet qui prétendrait fonder l'avenir de l'humanité sur le rejet du progrès scientifique et technique.
Pour le PRG, la croissance doit s'apprécier, non seulement en termes économiques et financiers, mais aussi en termes sociaux et environnementaux.

5/ Le PRG est résolument en faveur de l'emploi durable dans l'entreprise. Celle-ci étant toutefois exposée aux aléas du marché, alors que tout individu a droit à la protection économique et sociale de la collectivité, il propose de fonder l'organisation sociale du parcours d'activité sur le double contrat. En même temps qu'il conclut un premier contrat avec une entreprise, le salarié en conclut un second avec un grand service public des ressources humaines. Celui-ci, associant Etat, collectivités territoriales, grands groupes de sociétés et groupements d'entreprises, doit assurer la protection de chacun face au risque de perte d'emploi, en termes de formation, d'offre de nouvelle activité, de garantie de la couverture sociale et, dans une limite soutenable, de pérennité de rémunération.
La formation, initiale et continue, assurée dans le respect des principes d'égalité et de laïcité, doit être un vecteur essentiel de la lutte contre toutes les formes d'exclusion.

6/ Budget-fiscalité. Le PRG est partisan d'une conduite responsable de la politique budgétaire, refusant les facilités d'un report des difficultés sur les générations futures par un excès d'endettement. Il est en faveur d'un renforcement des moyens financiers de l'Etat, aujourd'hui l'un des plus démunis d'Europe. La dérive de la dépense sociale doit être contrôlée par une réforme de l'organisation de la protection sociale, dont l'équilibre doit être assuré par une réforme de son mode de financement. L'indispensable effort fiscal doit reposer sur le rétablissement de sa juste répartition, au moyen d'une grande réforme, visant à fusionner par étapes en un vaste impôt personnel et progressif l'IR, la CSG et les cotisations sociales obligatoires. Le traitement fiscal des revenus des salariés et des actionnaires doit être rapproché. Parallèlement devra être entreprise la modernisation de la fiscalité des sociétés, par l'institution d'un impôt sur les bénéfices de type mondial et consolidé, évitant les délocalisations fiscales, et comportant une différenciation tarifaire permettant de favoriser l'emploi.

7/ Europe. Le PRG estime urgente une relance de la construction européenne. Afin de surmonter l'opposition, à gauche, entre adversaires et partisans de la Constitution européenne, il propose la substitution au projet de Constitution d'un simple projet de Traité, reprenant les parties I (réforme des institutions) et II (Charte des droits fondamentaux) du projet de Constitution, indispensables au fonctionnement de l'Europe à 25 comme au progrès des droits et libertés, et le renvoi à des approfondissements ultérieurs de la troisième partie (régulations économiques). Pour le PRG, l'Europe doit par ailleurs s'ouvrir à la Turquie et aux pays des Balkans, et y favoriser la garantie des droits de l'Homme et le respect des diversités culturelles.

8/ Sur les questions de société, le PRG demande qu'une priorité nationale soit accordée à l'objectif d'intégration républicaine des jeunes générations issues de l'immigration. Celui-ci doit être poursuivi, dans le respect d'un climat de confiance et de protection des libertés individuelles, par les moyens privilégiés de la formation et de la lutte contre les discriminations. Il réaffirme son engagement en faveur du droit de vote aux élections locales des étrangers non européens, ayant leur résidence durable en France et y acquittant leurs impôts. Il souhaite que s'engage le débat sur la fixation du droit de vote à 17 ans.

9/ Outre-mer. Le PRG regarde les collectivités françaises d'outre-mer comme des lieux où doivent s'affirmer avec une force égale le nécessaire déploiement des libertés et des cultures locales et l'esprit de solidarité républicaine. Il les regarde aussi comme des modèles de construction de sociétés multiculturelles, pouvant utilement inspirer la France métropolitaine. Pour leur développement économique, le PRG est en faveur de vigoureuses mesures de soutien aux secteurs productifs et innovants, plutôt que de promesses illusoires de transformation des DOM en autant de paradis fiscaux ou autres « zones franches globales ».

10/ Sur les questions d'immigration et de développement, le PRG considère comme nécessaire et prioritaire la définition d'une grande politique européenne de cohésion pour l'Afrique, dont la France doit être l'un des promoteurs, capable d'opérer une mise à niveau des PMA africains comparable à celle qui a permis, en 20 ans, le rattrapage économique de l'Espagne, du Portugal, de la Grèce ou de l'Irlande.

Publié dans Propositions et idées

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